L’équipe de l’émission l’a rencontré pour engager le débat sur des questions qui comptent dans la vie des séropositifs.

Quelle population est prioritaire dans la prévention du sida ?

Qui sont les populations prioritaires [1] ? Pour Willy, ce sont « toutes les populations vulnérables », y compris les enfants de l’immigration de deuxième ou troisième génération. Mais toutes ces populations sont-elles logées à la même enseigne, ou bien la priorité dépend-elle de la place de chaque population dans la hiérarchie sociale. En clair : les besoins de prévention des homosexuels passent-ils avant les autres ? « Le traitement de la prévention n’est pas égalitaire en France aujourd’hui », répond Willy, qui précise que c’est précisément pour cela que l’existence du CNS « est légitime », qu’il puisse « pointer sur ces difficultés, ces discordances, ces inégalités et apporter des éléments pour y remédier si possible ».

Le sida chez les Maghrébins a une histoire dont nous sommes les acteurs

Règlement de compte : Maya demande à Willy pourquoi il nous a oublié lorsqu’il s’est exprimé sur l’oubli des Maghrébins dans la lutte contre le sida… Dans une tribune libre [2], Reda l’avait affublé du sobriquet « Amnesia » : dans un entretien accordé à Sida Info Service, Willy regrettait qu’il n’y ait pas d’association s’occupant spécifiquement des maghrébin... alors qu’il venait d’auditionner le Comité des familles au Conseil national du sida, et qu’à cette occasion nous étions intervenu précisément pour rappeler l’histoire de la mobilisation des familles maghrébines face à la Double peine, la prohibition des drogues, la prison, et le sida. Willy Rozenbaum répond à Maya, en réitérant que, selon lui, il n’y a « rien » en terme de mobilisation du côté des Maghrébins, alors qu’il s’agit d’une population oubliée par la lutte contre le sida mais loin d’être épargnée par le virus.