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Aboubacar Barry | Santé mentale
Nos cultures de résistance face à la maladie : entretien avec Aboubacar Barry
26 février 2002 (Migrants contre le sida)
PARIS, 26 février 2002 (Migrants contre le sida)
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Écouter: Présentation et première questiondurée : 6:11
(MP3, 1.4 Mo) -
Écouter: Réaction et commentaire d’Aboubacar Barrydurée : 2:44
(MP3, 646.5 ko)
Lire notre dossier : Nos cultures de résistance face à la maladie
Aboubacar Barry est psychologue au centre hospitalier interdépartemental de Clermont-de-l’Oise, enseignant à l’université de Picardie-Jules-Verne. Pour ouvrir le débat, deux situations précises rencontrées par nos auditeurs et les réponses d’Aboubacar Barry.
Une femme d’origine africaine, 37 ans, séropositive, est suivie dans un hôpital de la région parisienne : À l’hôpital, on m’a proposé de rencontrer le docteur Y. pour parler de ma maladie. J’ai dit que je m’entendais bien avec mon médecin, donc que ce n’était pas nécessaire. Alors on m’a fait comprendre qu’il s’agissait d’un africain qui s’occupait particulièrement des Africains, pour un suivi psychologique. Ils ont bien parlé d’éthnopsychiatrie. Moi je n’ai pas compris pourquoi ils m’ont proposé cela. Qu’en pensez-vous et de quoi s’agit-il ? Y a-t-il un psychologue qui s’occupe spécialement des malades blancs ? Qu’est-ce que c’est cette histoire d’ethnopsychiatrie ?
- Présentation et première question (durée : 6:11)
Un homme maghrébin, 42 ans, séropositif, ancien toxicomane et détenu, frappé par la Double peine : Moi, quand mes soeurs ont appris ma maladie, elles ne m’ont pas rejeté. Au contraire, elles m’ont beaucoup aidé, et c’est grâce à elles qu’aujourd’hui je suis fier de me battre contre ce virus, pour rester en bonne santé et pour vivre et me soigner correctement. Le problème, c’est que chaque fois que je vais chez elles, mes beaux-frères (sauf un) mettent la pression : ils vont nettoyer les toilettes après moi, ils font comme s’ils n’osaient pas toucher ce que je touche, et clairement ils ne veulent pas que leurs enfants jouent avec moi. Pourquoi dans notre culture est-il si difficile de faire comprendre qu’un malade du sida ne peut pas transmettre le virus dans la vie quotidienne ? Pourquoi la culture arabe ou l’Islam sont-ils si intolérants à l’égard de nous, malades ? N’y a-t-il pas un devoir de solidarité, pour s’occuper des malades ?
- Réaction et commentaire d’Aboubacar Barry (durée : 2:44)