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Émission du 20 février 2015 (n° 666) | Benlama Bouchaïb
Émission du 20 février 2015 (n° 666)
20 février 2015 (survivreausida.net)
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Écouter: Émission du 20 février 2015 (n° 666) (MP3, 84.1 Mo)
Benlama Bouchaïb fait partie de ceux que j’aime. Nous étions frères de lutte depuis longtemps. Il n’existait plus d’espace de liberté pour son expérience singulière. Celui de survivreausida.net lui appartient. Il s’agit donc d’une chronique irrégulière, d’un abonnement sans engagement. Nul ne sait s’il y aura un prochain épisode. Cela vaut d’autant plus la peine d’écouter.
Voici le troisième épisode. Le démarrage est douloureux. J’ai mis du temps pour comprendre de quoi parlait Ben, et j’ai encore quelques doutes sur la chronologie. Deux certitudes : on est resté dans les années quatre-vingt. Et l’épisode est dédicacé à Naïma, le premier grand amour de Benlama, pour cette conversation enregistrée le soir de la Saint-Valentin. Il a 20 ans en 1983, il « fait le beau en scooter »… On découvre de nouveaux décors : Des bidonvilles de Souss au « camping » dans le sud de la France où vivent des ouvriers maghrébins. L’hospitalité d’une caravane dans la montagne, chez un passeur italien qui guide les immigrés au travers du chemin de la mort. « Pour travailler », précise-t-il. Même si c’est beaucoup plus compliqué que ça. Prise de conscience. Benlama revient sur des blessures de son enfance, pour comprendre son cheminement aux côtés de damnés de la terre déjà diabolisés par sa douce France. Je tente d’éclaircir certains points des précédents épisodes : pêle-mêle, les cours du soir, la fermeture des mines, la Marche verte, mai 68 (il a 5 ans), la grève du Mouvement des Travailleurs Arabes pour dénoncer les crimes racistes et sécuritaires en 1973. Ensuite, Naïma. Une kabyle, fille d’un imam trop occupé par ses prêches pour se préoccuper du devenir de sa propre famille. Comme Benlama, Naïma habite la cité de transit, après le bidonville… De fil en aiguille, il racontera comment et pourquoi il finira par quitter sa promise pour partir en quête d’argent facile… Depuis l’enregistrement de cet épisode, Benlama a repris l’avion pour le Maroc. On attend la suite, sans doute un retour au cruel présent, pour qu’il nous raconte comment s’organisent les familles là-bas, dans la complexité de la chakchouka marocaine…
À lire, à écouter
Les articles de cette émission seront disponibles prochainement.